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Ils acheminent la Bible dans un pays de 17.000 îles

  • La Société biblique indonésienne (SBI) emploie près de 360 personnes. Il s’agit de la deuxième plus grosse Société biblique au monde en nombre de salariés. Découvrez au travers de cet article son ministère et ses défis.

Fondée en 1954, la Société biblique indonésienne a publié vingt ans plus tard une traduction de la Bible intégrale en indonésien. Cette version de la Bible, connue sous le nom d’Alkitab Terjemahan Indonesia Baru, vient tout juste d’être révisée. « En 1974, à son lancement, c’était la toute première traduction oecuménique de la Bible au monde », note avec une certaine fierté Sigit Triyono, le secrétaire général de la SBI. Toutes les Églises l’utilisent. Ce qui n’est pas une mince affaire, car l’Indonésie compte pas moins de 334 dénominations chrétiennes différentes, regroupées au sein de 8 structures faîtières.

 

 

Des défis importants

La Société biblique indonésienne doit faire face à de nombreux défis. Tout d’abord, le pays compte plus de 700 langues et les chantiers de traduction de la Bible ne manquent pas. De plus, les chrétiens sont minoritaires et représentent environ 10 % de la population. « Nous pouvons vivre de façon relativement paisible dans la majeure partie de notre pays, mais pas dans la province d’Aceh, où l’islam est très strict », explique Sigit Triyono. « Là-bas, c’est difficile d’être chrétien dans les villages. » Enfin, il y a un véritable défi logistique. L’Indonésie est composée de 17 000 îles et il faut pouvoir acheminer les bibles partout. En 2024, 155 000 bibles ont été distribuées gratuitement dans les régions reculées. « On les transporte en voiture jusqu’à l’aéroport. Puis l’acheminement se poursuit en avion. Ensuite, en bateau jusqu’à l’île où elles sont attendues. Et la destination finale est atteinte en moto, à vélo ou même à pied. »

 

 

Sigit Triyono

Des larmes dans les yeux

Un jour, Sigit Triyono a vécu une expérience inoubliable dans un village papou où était organisée une distribution de bibles. Il y a vu un vieil homme avec une bible dans les mains et des larmes dans les yeux. Il lui a demandé la raison de ces pleurs. L’homme lui a répondu avec une voix tremblante : « C’est parce que je suis si heureux. J’ai attendu 20 ans pour avoir une bible. » Sigit Triyono l’invite à lire un passage, mais le vieillard fond de nouveau en larmes. « Je ne peux pas. Je ne sais malheureusement pas lire. » Pour cette raison, la Société biblique indonésienne organise chaque année des programmes d’alphabétisation. « L’an dernier, à Siberut, une île proche de Sumatra, 1 100 habitants ont appris à lire », explique le secrétaire général.

 

 

Un parcours surprenant

Rien ne laissait présager que Sigit Triyono prenne un jour la tête de la SBI. Il le confie lui-même : « Je n’aurais jamais pu imaginer être celui que je suis aujourd’hui. » L’énergique dirigeant est né dans une famille musulmane dans un village de l’île de Java. Il a été baptisé à l’âge de neuf ans et une bonne partie de sa famille s’est convertie au christianisme. Mais sa trajectoire est aussi surprenante en raison de son milieu social d’origine. « Notre village était pauvre. Je marchais pieds nus, parce qu’on n’avait pas d’argent pour acheter des chaussures. » Sigit Triyono envisage alors son travail comme une façon de remercier Dieu. « Ce qui m’est arrivé est une grande bénédiction. Dieu a été si bon pour moi et pour ma famille ! »

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Article écrit par Peter Siebe

Éditeur à la Société biblique des Pays-Bas et de Flandre