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Le pari réussi de la transformation !

 

En perte de vitesse il y a encore quelques années, l’Alliance biblique française, toujours au service de l'Écriture, fourmille de projets en mode start-up. Quels sont les ingrédients de cette mutation, inédite dans le protestantisme ?

 

Au temple des Batignolles, à Paris, début octobre, une discrète cérémonie a lieu. L’Alliance biblique française (ABF) remet officiellement les 1 500 exemplaires du Nouveau Testament et des Psaumes aux aumôniers des hôpitaux pour qu’ils puissent les offrir aux patients visités. Ce projet est né du constat que les aumôniers en milieu hospitalier manquaient de ressources bibliques. Nicolas Fouquet, chef de projet à l’Alliance biblique française, a concrétisé l’idée en quelques mois, notamment en ouvrant une souscription participative sur Internet. « Je ne lance pas de projet sans être sûr du financement », reconnaît le directeur général de l’ABF, Jonathan Boulet. La prudence est de mise pour éviter les écueils du passé, comme cette exposition sur la Bible qui a mis la structure en difficulté financière. À cette époque, située à Villiers-le-Bel (Val-d’Oise), l’ABF comptait 24 salariés et procédait, entre autres, à l’expédition de ses publications. La situation financière de l’association était fragile lorsque Christian Mégrelis en est devenu le président en 2007, après le départ du pasteur Claude Baty pour la présidence de la Fédération protestante.

 

 

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Le nouveau président, chef d’entreprise et très interventionniste, va restructurer financièrement l’ABF. « Les départs se sont mieux passés qu’ailleurs, si on compare avec les procédés habituels du privé, mais ce fut tout de même douloureux pour certains car l’ABF était une grande famille, témoigne un ancien administrateur. De fortes tensions existaient entre ceux qui voulaient préserver cet état d’esprit et le président, soucieux d’une gestion équilibrée. » Bernard Coyault, secrétaire général entre 2006 et 2011, avait déjà pris un premier virage ambitionnant de rafraîchir l’image de l’ABF. « Nous ne sommes plus perçus comme seulement des marchands de bibles », confiait-il à Réforme en 2011 au moment de son départ. Pour lui, l’ABF articulait ses projets autour de deux axes : la Bible en tant qu’objet culturel et la Bible comme livre accompagnant les croyants. La formule est toujours valable aujourd’hui.

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Article écrit par Laure Salamon